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                                    Le radiopistage et l%u2019utilisation d%u2019un d%u00e9tecteur apportent des informations compl%u00e9mentaires :- le radiopistage (qui estime le temps de s%u00e9jour d%u2019un individu dans une zone) permet de mieux appr%u00e9hender l%u2019occupation de l%u2019espace par un m%u00eame individu, en tenant compte de ses caract%u00e9ristiques (sexe, %u00e2ge%u2026) ;- le d%u00e9tecteur :o %u00e9value mieux la rentabilit%u00e9 alimentaire d%u2019un habitat en ciblant l%u2019activit%u00e9 de chasse et non de repos ou de transit (transit = d%u00e9placement dans une direction donn%u00e9e et marqu%u00e9 par un rythme sonore r%u00e9gulier, afin de changer de secteur de chasse, migrer%u2026) ;o enregistre les signaux de l%u2019ensemble des individus et esp%u00e8ces de la zone (meilleur %u00e9chantillonnage) ;o offre une meilleure pr%u00e9cision de localisation.Les esp%u00e8ces sont-elles d%u00e9tectables de la m%u00eame fa%u00e7on ? La probabilit%u00e9 de d%u00e9tection acoustique peut %u00eatre tr%u00e8s variable d%u2019une esp%u00e8ce %u00e0 l%u2019autre. Elle d%u00e9pend (pour un m%u00eame type de d%u00e9tecteur) de plusieurs facteurs, dont :- l%u2019abondance de l%u2019esp%u00e8ce sur le site %u00e9tudi%u00e9 ;- l%u2019intensit%u00e9 de ses signaux sonar, souvent li%u00e9e au degr%u00e9 d%u2019ouverture du milieu dans lequel chasse pr%u00e9f%u00e9rentiellement chaque esp%u00e8ce (voir fiche \;- le comportement de chasse en termes spatio-temporels. Certaines esp%u00e8ces, comme les noctules, sont d%u00e9tectables au cr%u00e9puscule lorsqu%u2019elles chassent vers les lisi%u00e8res ou au-dessus de plans d%u2019eau, puis volent en g%u00e9n%u00e9ral haut au-dessus de la port%u00e9e d%u2019un d%u00e9tecteur ;- les pr%u00e9f%u00e9rences d%u2019habitats : certaines esp%u00e8ces ont des milieux de chasse restreints (certains types de plans d%u2019eau uniquement%u2026) et ne seront pas d%u00e9tect%u00e9s si l%u2019on place un d%u00e9tecteur dans une for%u00eat ou prairie.%uf0f0 Certains observateurs appliquent un coefficient de d%u00e9tectabilit%u00e9 en fonction de ces param%u00e8tres, donnant plus de poids aux esp%u00e8ces acoustiquement discr%u00e8tes dans la comptabilisation des contacts d%u00e9tect%u00e9s. Quelques g%u00e9n%u00e9ralit%u00e9s sur les principaux groupes (voir tableau ci-dessus) :- les pipistrelles et la s%u00e9rotine %u00e9mettent des signaux puissants et sont en g%u00e9n%u00e9ral rapidement d%u00e9tect%u00e9es ;- d%u2019autres esp%u00e8ces plus rares ou ayant des signaux plus discrets, comme les murins, la barbastelle, les oreillards (signaux FM plut%u00f4t associ%u00e9s aux milieux ferm%u00e9s et de plus faible intensit%u00e9) ou les rhinolophes, peuvent n%u00e9cessiter plusieurs heures avant d%u2019%u00eatre d%u00e9tect%u00e9es ;- les esp%u00e8ces de haut-vol (noctules%u2026) ont des valeurs similaires quel que soit le milieu, %u00e9voluant en g%u00e9n%u00e9ral au-dessus de la canop%u00e9e m%u00eame si l%u2019observateur est en sous-bois ; - les oreillards ont des signaux fortement li%u00e9s au degr%u00e9 de fermeture du milieu (dur%u00e9e, distance de d%u00e9tection). Association ABEILocales, Tiphaine Coillot - reproduction interdite -Nom commun Nom latin milieu ouvert et semi-ouvertmilieu ferm%u00e9 (sous-bois)< 4 ms / 54 %u00e0 6 ms 20 20> 6 ms 40 /< 4 ms / 54 %u00e0 6 ms 20 20> 6 ms 40 /Distance de d%u00e9tectionOreillard rouxOreillard grisPlecotus auritusPlecotus austriacusDur%u00e9e du signalEsp%u00e8ce Nom commun Nom latin milieu ouvert et semi-ouvertmilieu ferm%u00e9 (sous-bois)Petit rhinolophe Rhinolophus hipposideros 5 5Grand rhinolophe Rhinolophus ferrumequinum 10 10Rhinolophe euryale Rhinolophus euryale 10 10Murin %u00e0 oreilles %u00e9chancr%u00e9es Myotis emarginatus 10 8Murin d'Alcatho%u00e9 Myotis alcathoe 10 10Murin %u00e0 moustaches Myotis mystacinus 10 10Murin de Daubenton Myotis daubentonii 15 10Murin de Natterer Myotis nattereri 15 8Murin de Bechstein Myotis bechsteinii 15 10Barbastelle d'Europe Barbastella barbastellus 15 15Grand murin Myotis myotis 20 15Pipistrelle commune Pipistrellus pipistrellus 25 25Pipistrelle pygm%u00e9e Pipistrellus pygmaeus 25 20Pipistrelle de Nathusius Pipistrellus nathusii 25 25Pipistrelle de Kuhl Pipistrellus kuhlii 25 25Miniopt%u00e8re de Schreibers Miniopterus schreibersii 30 20S%u00e9rotine commune Eptesicus serotinus 40 30Noctule commune Nyctalus noctula 100 100Noctule de Leisler Nyctalus leisleri 80 80Grande noctule Nyctalus lasiopterus 150 150Esp%u00e8ce Distance de d%u00e9tectionIl est d%u00e9licat de comparer l%u2019activit%u00e9 d%u2019esp%u00e8ces ayant des signaux d%u2019intensit%u00e9 diff%u00e9rente : certaines sont d%u00e9tectables %u00e0 plus de 100 m%u00e8tres tandis que d%u2019autres devront %u00eatre dans un rayon de 5 m%u00e8tres. Les variations de port%u00e9e du signal sont d%u00e9pendantes d%u2019autres param%u00e8tres, comme le degr%u00e9 de fermeture du milieu, l%u2019hygrom%u00e9trie et la temp%u00e9rature de l%u2019air, la position de la chauve-souris par rapport au microphone, le mod%u00e8le (et donc la sensibilit%u00e9) du d%u00e9tecteur%u2026Intensit%u00e9 d'%u00e9mission sonoreTr%u00e8s faible %u00e0 faible (5 %u00e0 15 m)Moyenne (20 %u00e0 30 m)Forte (40 %u00e0 150 m) 30
                                
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